Plutôt que rien : formation(s) / La Maison Populaire

La Maison Populaire

Plutôt que rien : formation(s)

Commissaire invitée : Raphaële Jeune, en collaboration avec le philosophe Frédéric Neyrat
Avec : Guillaume Aubry, Dominique Blais, Carole Douillard, Marie-Jeanne Hoffner

Pour Formation(s), le deuxième volet de Plutôt que rien, Raphaële Jeune a convié quatre des artistes ayant participé au premier (Plutôt que rien : démontages, 19 janvier – 26 mars), à travailler ensemble à partir du lieu, de sa configuration, de son usage et dans la continuité de leur précédente intervention. Choisis pour la complémentarité de leurs démarches, Guillaume Aubry, Dominique Blais, Carole Douillard et Marie-Jeanne Hoffner ont été invités à concevoir collectivement une exposition dont l’agencement, la densité et le rythme sont le résultat d’un consensus en mouvement. Comme le ferait une formation musicale, les artistes, dans le respect de leur singularité respective, orchestrent une forme susceptible d’évoluer, de se modifier au gré des relations qui se tissent entre leurs œuvres, en fonction de la vie du lieu et du temps qui passe.

Plusieurs semaines de réflexion et de discussion, des rendez-vous d’étapes, la mise en commun, sur un journal partagé en ligne, d’hypothèses de travail et d’œuvres, validées ou non par le groupe, ont progressivement dessiné une subjectivité collective. Cette dernière résulte de la somme d’accords tantôt unanimes tantôt basés sur le compromis, au terme d’un processus de négociation. Forcée par le contexte, la collaboration engagée n’aurait pas eu lieu sans l’invitation d’un commissaire. Son existence artificielle rend la plasticité de l’exposition plus intense encore, indicielle des relations entre les divers éléments nés du mélange des individualités, alors même que la répartition des paternités artistiques n’est pas divulguée. S’en dégage un dialogue étrange entre les « pièces », une plurivocité paradoxalement unifiée, un trouble dans la perception de l’ensemble qui vibre des entrechocs entre quatre singularités.

L’autre dimension essentielle de l’exposition est son évolutivité : par la transformation progressive de la luminosité (de plus en plus sombre) et du son (de plus en plus clair), programmée dès le départ, tout comme les photographies de l’espace prises à intervalles réguliers, la nouvelle recouvrant la précédente ; mais aussi et surtout par la possibilité pour chacun des artistes de proposer à tout moment une modification de l’exposition, par soustraction, déplacement, ajout au gré de leur désir de réorganiser la forme globale. Ainsi, l’exposition n’est pas figée dans sa forme première, mais comme toute organisation, elle peut être remise en cause par le simple travail du temps et les changements dans la perception par les artistes de leur propre production. Cette transformation potentielle est symbolisée par un mur quadrillé de scotch de peinture, en attente d’être peint par les uns ou les autres, la teinte et le moment étant laissés ouverts.

La construction d’un mur au centre de l’espace, décidée d’une seule voix et sans hésitation à partir de leur expérience du lieu lors de Démontages, rend prégnante la cohérence de l’espace du centre d’art comme zone d’accueil du public et de passage des adhérents : une zone habitée, densifiée par l’art. Cet espace n’existe pas seulement, à l’instar de tout accueil, comme entre-deux sans qualité, mais il est un lieu d’expression, un monde changeant riche de propositions sensibles. Ainsi les artistes proposent une mise en tension des deux côtés de l’espace – l’un offert au regard dès l’entrée, l’autre caché, dans un dialogue qui les rend indéfectiblement liés.

du 27 avril au 1er juillet 2011

Le centre d’art est ouvert
Du lundi au vendredi de 10 heures à 21 heures ; Le samedi de 10 heures à 16 heures 30.
Fermé les dimanches, jours fériés et vacances scolaires – Entrée libre
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